De nouveau célibataire

Parents célibataires : comment assurer seul ?

 



En constante évolution depuis les années 1970, les parents célibataires doivent trouver de nouvelles organisations et doivent apprendre à se serrer la ceinture. En effet, le manque de temps libre, la nécessité de tout faire seul et le fait de devoir absorber seul les charges fixent sont un véritable handicap.


En 2012, lorsque Nathalie a annoncé à son compagnon qu’elle était enceinte, celui-ci l’a très mal pris. Non préparé, ne se projetant pas dans l’avenir, il lui a demandé immédiatement de mettre fin à la gestation. Cette demande a choqué la future mère qui s’attendait au contraire à ce que cette bonne nouvelle scelle le couple et soit le début d’un engagement durable. En totale incompréhension, ils se sont rapidement séparés.
Elle a assuré seule la grossesse et vit depuis 2 ans avec son fils.
Malgré un temps plein en CDI, elle est totalement dépendante des aides familiales et sociales et doit vivre dans un logement petit et mal équipé, loin de son lieu de travail, situé au centre de Lyon. Elle ne perçoit pas de pension alimentaire, comme plus de 30% des mères célibataires et doit donc compter chaque jour ses dépenses et ne peux se permettre aucune économie. Elle arrive juste à payer quelques loisirs à son fils qui, dit-elle, ne doit pas se sentir exclu. Comment ferait-elle en cas de pépin ?

Philippe, un banquier d’affaire de 45 ans, n’a pas de difficulté financière. Il habite un appartement de 140 M2 prêté par ses parents en plein Paris, avec parking et tout le confort possible, et peut compter sur une employée de maison et une nounou qui s’occupe de ses enfants depuis le décès prématuré de leur maman (6% des cas de foyers monoparentaux). Mais il reconnaît que c’est compliqué. Il doit gérer ses horaires à rallonge, le travail à la maison le week end, la liste des baby-sitters, les attentes des enfants qui ont perdu leur maman et voient peu leur papa… Il a juste réussi à se faire accorder ses mercredis après-midi pour pouvoir accompagner ses 2 fils et sa fille aux activités extra scolaire : Tennis, piano, danse classique et rugby. Le mercredi soir, il est rincé. Il a souvent pensé que ce serait mieux à deux, plus facile, plus équilibré. Mais il ne peut pas se résoudre à rencontrer une autre femme et à remplacer Justine dont il était éperdument amoureux. De toute façon, il n’a pas le temps. Et il rêve en permanence qu’il va se réveiller à coté d’elle.

Même avec des revenus plus importants, ils sont de plus en plus nombreux à vivre ce quotidien avec le développement des séparations et des divorces.

L’enquête nationale « Famille et Logements » de l’Insee (2011) nous donne la possibilité de découvrir l’ampleur exacte du mouvement :
En 2010, 560 000 unions se sont rompues en 2010 en France métropolitaine, soit 210 000 décès et 350 000 séparations. Environ 130 000 couples mariés ont divorcé. Le nombre de séparation de couples non mariés est donc d’environ 220 000.

25% des enfants vivent en foyer monoparental en Ile de France, contre 18% en France. La grande majorité de ces enfants vivent avec leur mère. 1,25 millions de mères (85%) et 221 000 pères éduquent seules au moins 1 enfant. En moyenne, ces parents sont moins diplômés et connaissent plus souvent le chômage. La part des familles monoparentales dans les logements sociaux est encore plus forte (40% de ces familles sont en demande).

33% de ces familles sont considérées comme pauvres (revenus inférieurs de 60 % au revenu moyen des Français). Et ce pourcentage augmente. «Leur problème numéro 1, c’est vraiment le pouvoir d’achat», indiquait Patricia Augustin, secrétaire générale de la Fédération syndicale des familles monoparentales en 2012 au Conseil Economique et Social. «Certaines familles monoparentales se distinguent par un cumul de vulnérabilités : jeunesse du parent et de ses enfants, faible niveau de formation et de qualification, faible revenu, mauvaises conditions de logement, forte exposition au chômage à la précarité de l’emploi. Le risque de pauvreté est donc élevé pour ces familles, d’autant plus que le lien à l’emploi est faible et souvent problématique, ou que les parents sont faiblement qualifiés, compte tenu de la faible qualité des emplois auxquels ils peuvent prétendre, et compte tenu aussi des difficultés qu’ils rencontrent pour faire garder leurs enfants.», indique Anne Eydoux et Marie-Thérèse Letablier, économistes pour le Centre d’Etude de l’Emploi.

Pour preuve, l’Insee indique aussi que les ruptures d’union interviennent de plus en plus tôt. 23 % seulement des mères de familles monoparentales ont un titre du supérieur contre 30 % pour celles vivant en couple. Les Caisses d’allocations familiales (CAF) annoncent qu’elles sont davantage présentes parmi les agents de services, les aides à domicile, les personnels de nettoyage, les caissières de supermarché. Leur taux de chômage (15 %) est largement supérieur à celui de l’ensemble des mères (9,6 %) et 700 000 touchent le Revenu de solidarité active (RSA).

Enfin, « Seules 28 % des mères de famille monoparentale sont propriétaires de leur logement, contre 63 % des couples avec enfants. Plus d’un tiers vivent dans une HLM. 20 % habitent un logement où il manque une ou deux pièces, selon l’indicateur usuel de surpeuplement. Seules 36 % des mères de famille monoparentale vivent dans une maison (contre 68 % des couples avec enfants). »

Le problème, c’est que l’engrenage et le risque qu’il représente sont très dangereux. « Le risque de pauvreté monétaire est habituellement supérieur à celui des couples, malgré les prestations sociales et les pensions alimentaires qui contribuent à rééquilibrer leurs ressources. » selon l’Insee. Sans parachute, habituées aux emplois précaires et mal logées, les mères monoparentales plongent vite à la moindre baisse de revenu ou l’allocation.

En 1976, l’allocation parent isolé (API), a été créé pour assurer un revenu minimal. Mais «On s’est aperçu que l’API fonctionnait comme une trappe à pauvreté. Après trois ans d’API, les mères isolées passaient souvent directement au RMI», expliquait Anne Eydoux au journal Libération en 2012.
La création du RSA, majoré pour les parents isolés (879,84 euros avec 1 enfant, 1099 euros avec 2 enfants, plus 220 par enfant supplémentaire), peut soit inciter à la non activité, soit ne pas suffire à vivre décemment lorsque l’on est sans emploi. Le RSA, nous l’avons vu, est versé à 770.000 mères isolées !

L’objectif numéro 1 devrait être la reprise du travail. Mais comment faire sans moyen de locomotion, sans moyen de garde, souvent sans formation ?

La fondation kdurgences.org, créée par Christine Kelly sous l’égide de la Fondation de France, K d’urgences a pour but de venir en aide aux personnes en situation difficiles, notamment les familles monoparentales :

Il s’agit de trouver un logement, payer la caution, éviter les expulsions, de prendre en charge la garde d’enfants pour permettre aux parents de chercher un emploi ou de se faire soigner lors de maladies graves, faire face au décès, au handicap, financer un permis de conduire pour trouver un emploi, mais aussi dans certains cas, aider les enfants à partir en vacances pour éviter la détresse psychique. K d’urgences intervient également au niveau de l’éducation en finançant des soutiens scolaires.
Une fois venue en aide, la Fondation réoriente les bénéficiaires vers les associations qui peuvent poursuivre leur aide dans des situations moins urgentes mais tout aussi difficiles.

La devise de K d’urgences est d’être au plus près des bénéficiaires et uniquement dans l’action.

LB



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