Pourquoi les hommes perdent-ils leurs cheveux ?

Si vous n'aimez pas les chauves, ou même les dégarnis, posez vous vite la question avant qu'il ne soit trop tard : Votre partenaire a t-il une chance (un risque) de faire partie des 30% d'hommes qui perdent leurs cheveux ?

Qu'est ce qu'un cheveu ?

Les cheveux, les sourcils et les cils, sont des variétés de poils. Ils sont issus des follicules pileux, implantés dans l'épiderme. Les glandes sébacées sont généralement annexées aux poils et se développent surtout à la période post-pubertaire.

Poils particuliers, avec une densité de 200 à 250 au cm2, les cheveux sont au nombre de 90.000 à 140.000, et possèdent une gamme de couleur infinie. Bien qu'aucune influence du milieu extérieur, ni d'avantage perçu, n'ait été découvert à ce jour, ils représentent un caractère descriptif naturel utilisé par les anthropologues ( noirs et crépus, droits et raides, ou ondulés de couleurs variés ). La transmission de ces caractères est essentiellement génétique.

Mais le caractère descriptif des cheveux est aussi généralement prisé par chacun d'entre nous lorsqu'il faut définir le physique d'une personne : il est chauve ou brun cheveux courts ; elle a les cheveux blonds au carré ou roux et longs jusqu'aux épaules...

Le cheveu est vivant et chaque follicule génère environ 25 cycles biologiques : croissance durant 2 à 4 ans d'environ 0,75 à 1,5 cm par mois, repos de 3 semaines, déclin pendant 3 mois puis chute. Un nouveau cheveu commence sa pousse à la place de celui qui vient de tomber. La chute d'une cinquantaine de cheveux par jour est donc normale.

Le cheveu, pour faire simple, est constitué principalement d'une sorte de protéine ( comme les ongles ), l'alimentation a donc une influence sur sa santé.
La raréfaction des cheveux ( ou alopécie ) est un phénomène fréquent avec l'âge mais peut commencer dès 18 ans. Elle concerne 1 homme sur 3 à trente ans, et près d'1 sur 2 à cinquante. Soit un total d'environ 6 millions de Français.
La majeure partie des cas finira en calvitie : Le sommet de la tête sera nu, mais il restera une couronne de cheveux, plus ou moins large, sur la nuque et autour des oreilles.


Les femmes, nous le verrons plus loin, sont bien moins exposées car elles sont favorisées génétiquement. Mais 2 à 3 % seraient cependant sujettes à la chute de cheveux et recherchent aussi des solutions.

La classification selon Norwood-Hamilton permet de définir le niveau de la calvitie. Elle part de la situation chevelue, en 0 et finit, de 1 en 1, à 8.
Par exemple :
En 1 : le sujet a les tempes qui se dégarnissent.
En 4 : la tonsure du sommet du crâne apparaît.
En 6 : le creusement des tempes a rejoint la tonsure, et il n'y a presque plus de cheveux sur le dessus de la tête.
En 8 : il ne reste que la couronne, assez basse, sur la nuque et juste autour des oreilles.

Il faut noter que les cheveux de la couronne, dont la densité est bonne, ne seront pas atteints par la chute. C'est la base du principe de la redistribution des cheveux sur tout le crâne, que permet la chirurgie.

Plusieurs causes peuvent être responsables de l'Alopécie :

- Le Docteur Pascal Reygagne, responsable de la consultation du cuir chevelu à l'hôpital St Louis à Paris, a expliqué que l'alopécie androgénétique ( 90 % des cas ) est lente, diffuse et dépend des hormones masculines présentes dans le sang. La Testostérone se transforme en dihydrotestostérone ( DHT ) qui abrège la phase de croissance et provoque un amincissement du cheveu. " Elles se fixent dans le follicule, l'activent, et l'épuisent prématurément ". C'est aussi cette forme active de l'hormone qui augmente la production de sébum, particulièrement visible à la puberté.

D'autres raisons peuvent causer la perte de cheveux :

- Certains champignons provoquent différents types de teignes, qui, si elles persistent à l'âge adulte, peuvent aboutir à une alopécie définitive.

- La pelade, qui n'a pas toujours un caractère psychosomatique suite à un choc émotionnel, peut être due à un foyer voisin d'infection ( dentaire, oculaire ou sinusal ).

- L'alopécie peut être séborrhéique lorsque les glandes du même nom étouffent le cheveu de la graisse qu'elles contiennent. Il s'agit en général d'un facteur aggravant mais pas suffisant. Certains chauves ne développent pas de séborrhée, et certains cheveux gras ne tombent pas.

- La chute peut aussi être due à un traitement médical ( chimiothérapie par ex. ), parfois momentané, à une infection staphylococcique ou à un traumatisme tel qu'une brûlure...


- Les agressions extérieures ( pollutions, produits chimiques présents dans l'air ou utilisés localement, et shampooings agressifs ), mais aussi le stress et les brossages trop vigoureux fragilisent le cheveu.

- Enfin, les carences en vitamines.

Il convient donc, dès que vous observez une chute anormale de cheveux, de commencer par consulter un médecin spécialiste des maladies de la peau. Lui seul peut vous informer de la direction à prendre pour vous soigner.

Cela ne veut pas dire qu'il aura la solution, par exemple en cas d'alopécie psychosomatique, mais il vous indiquera, par exemple, s'il s'agit de champignons ou d'infection locale. Il vous prescrira le traitement adapté : médicamenteux ou cosmétique, régime ou compléments nutritionnels. Ou peut être vous dira t il qu'il ne peut plus rien faire ?


Pour info : contrairement à une idée reçue, le port d'un casque ou d'un béret militaire n'a pas d'influence sur la chute !


Pourquoi le vivons-nous mal ?

Quand, en France, des personnes se sont elles fait raser le crâne pour la dernière fois ?
Lors de la libération ! Car c'était le sort réservé, entre autres, à ceux et celles qui avaient collaboré avec l'ennemi. Ce rasage des cheveux était synonyme de honte, de castration. Pensez aux victimes scalpées des Peaux Rouges, ou simplement à ce que cette tonte représentait pour les derniers appelés au Service Militaire. Pour les moines, Catholiques ou Bouddhistes, la tonsure ou le rasage est signe d'humilité, donc de petitesse.

Au contraire, se caresser les cheveux lors d'un rendez-vous "de charme" est typique de l'entreprise de séduction.
Bien peu de personnes ont su faire de leur alopécie, de leur crâne chauve, un avantage :
Yul Brynner, Telly Savalas ou le cinéaste Bernard Blier, par exemple, en ont tiré profit, avec intelligence et finesse. Les deux premiers allant jusqu'à raser la couronne de cheveux restants pour atteindre la calvitie totale, pourtant rare.
La lessive " M. Propre ", connue de tous, était au début représentée par un véritable acteur, et non par un dessin. Il bénéficia d'une popularité d'autant plus grande que les chauves ne font pas souvent fortune sur petit ou grand écran.

Mais ce que les cheveux représentent est enfui au plus profond de nous depuis des siècles.
Si Samson tenait sa force de la longueur de ses cheveux, la chevelure est un élément essentiel de l'image que nous donnons de nous-mêmes.
Notre état général semble symbolisé par celui de notre coiffure, qui doit être souple, saine, abondante, vigoureuse, naturelle, vivante, soyeuse...
Au cours des siècles, les perruques ont été utilisées par les puissants et par la bonne société, donnant une chevelure opulente et bien entretenue. Elles ont permis maintes formes et couleurs jusqu'à leur abandon, vers 1850.

Les cheveux restent synonymes de puissance, de virilité masculine, de séduction, et nombreux sont les chauves qui souffrent de leur situation. Certains se rassurent en rappelant que la calvitie est consécutive à l'importante sécrétion d'hormones mâles. Mais c'est la transformation de la testostérone en DHT qui est fautive, et non la forte virilité de l'individu.
Aucune étude ne prouve que les chauves seraient plus virils, ni surtout que les chevelus le seraient moins.

40 % des hommes pensent qu'être chauve rend moins beau et moins séduisant.
21 % trouvent que cela donne une mauvaise image de soi.
7 % sont sûrs que c'est un handicap pour leur carrière !

Voilà donc 2,5 à 3 millions de Français malheureux, et parfois prêts à tout pour retrouver leur chevelure.


Ce qui est un comble, c'est que Tarass Boulba, Gengis Khan ou Kojak sont références de virilité !



Assumer sa calvitie. Conseils aux hommes dégarnis et aux femmes qui les aiment :


S'il est trop tard, si vous n'avez pas accès financièrement à la micro greffe, si vous souhaitez assumer votre calvitie :


Faire le deuil de vos cheveux :

A quoi servent les cheveux si celui qui les porte ne présente aucun intérêt ?
A-t-on jamais reproché une calvitie à un homme plein de charme ?

Après tout, 60 % des chauves n'ont pas honte de perdre leurs cheveux.
Faire le deuil d'un changement signifie qu'on l'intègre, que l'on ne regrette plus le passé.
Pour atteindre cette " béatitude ", vous devrez en général passer par plusieurs phases :


Le refus de comprendre ou : " Pourquoi moi ? ", " Comment cela est il possible ? "...
La résistance : " Je n'accepte pas, je suis prêt à tout pour l'éviter ! "...
La dépression : " Je suis foutu, plus aucune femme ne va me voir ! "...
La résignation : " De toute façon, je n'ai pas le choix ! "...
Puis l'intégration : " finalement, j'ai encore du succès ", " C'est pratique d'entretien, et à la mode "...

Pour ma part, je pense qu'il vaut mieux perdre ses cheveux que beaucoup d'autres maux, et que si vous avez aussi de nombreux autres problèmes, votre calvitie n'est sûrement pas le principal ! En plus, nous ne le voyons pas de la journée.

Si les cheveux représentent puissance et séduction, je n'ai jamais vu la preuve que les chauves soient atteints de tares, ou regardés comme des pestiférés. Le comportement des personnes que vous rencontrez a t il changé au fur et à mesure que votre crâne devenait visible ?

C'est à nous de trouver des moyens de faire oublier notre alopécie. Nous pouvons utiliser des artifices, vestimentaires par exemple comme le faisait Gillot-Pettre, qui présentait la météo, ou être simplement nous même pour que les gens voient autre chose lorsqu'ils nous regardent.

Personnellement, je suis pour lutter, sans emportement, contre le diktat du cheveu !

De nombreux acteurs, mannequins, scientifiques, écrivains, photographes... ont été ou sont chauves sans qu'on les ait jamais blâmés.


Le mal-être des dégarnis est plus dans l'image qu'ils croient que les autres ont d'eux ( ce que je comprends ), que dans ce que pensent vraiment les autres. Il me semble que les chevelus souhaitent seulement garder leurs nobles couvertures. Les réactions négatives de certains les amènent devant le miroir de leurs propres peurs. Mais il existe de beaux chauves et des hirsutes disgracieux.

Pour info : Un nantais chauve, Monsieur Robert Guégan, organise chaque année, au printemps, un rassemblement à Villechauve pour ceux qui assument leur calvitie et ont, comme lui, plein d'humour.

LB