Enfants

L’enfant de divorcés et l’école

 

L’école représente un espace de liberté de paroles pour l’enfant. Quand cela va mal à la maison, c’est souvent dans le milieu scolaire que l’enfant se confie. Il peut y trouver une écoute de la part des enseignants.
Annoncer son divorce… au maître d’école ne doit pas être négligé. Cela peut-être une démarche délicate pour des parents soucieux de leur vie privée. Cette démarche est pourtant indispensable pour garantir à l’enfant une vigilance renforcée de la part du personnel de l’établissement scolaire. Car de la classe à la cantine, en passant par la cour de récré, l’enfant peut vivre difficilement son nouveau statut d’« enfant de divorcés ».


En effet, quoi qu’il se passe à la maison, l’enfant franchit la porte de l’école avec ses histoires familiales glissées dans le cartable.

Le couple séparé doit veiller à ne pas oublier les conséquences du bouleversement familial dans la vie scolaire. Si elle règle les questions administratives, cette précaution élémentaire permet surtout d’appréhender les difficultés personnelles que pourra vivre l’enfant dans l’établissement où il passe beaucoup de temps. Il s’agit de ne pas infliger une nouvelle rupture à l’élève qui, dans certains cas douloureux, peut choisir l’échec scolaire pour enfouir son mal de vivre.

Si les parents n’ont eu le temps d’informer l’école ou tout simplement ne le souhaitent pas, les changements de comportements avec les autres enfants, d’attitudes en classe ou de résultats scolaires constitueront une alerte pour les enseignants.

La douleur psychologique et affective va souvent se manifester par de petits signes annonciateurs d’un malaise. « Un enfant qui du jour au lendemain perd sa concentration ou éprouve des maux de tête ou de ventre qu’il ne connaissait pas avant, s’il se met à pleurer, cela attire notre attention », explique une directrice d’école lilloise. « Mais on ne peut pas savoir immédiatement s’il s’agit d’un problème de séparation au sein d’un couple, si l’enfant se renferme c’est difficile », ajoute cette enseignante chevronnée.

Tout va alors dépendre de la relation de confiance qui est établie avec l’enfant. « Moi, je ne pose jamais de questions, j’écoute. Laisser la parole libre est très important. »
Pourquoi l’enfant parle-t-il plus facilement à l’école ? A la maison, l’enfant n’ose pas faire de la peine à ses parents, il peut aussi se sentir coupable, se rendre responsable de la séparation s’il a souvent entendu la maman reprocher au père ses absences, son travail trop prenant, son peu de goût à s’occuper des enfants et de la vie familiale.
« Les enfants ont un pouvoir de résilience insoupçonné. De plus, les parents ne s’imaginent pas un instant de ce que leurs enfants connaissent de la vie du couple. Ils entendent et comprennent beaucoup plus de choses qu’on veut bien le croire », estime l’enseignante lilloise qui recueille dans la plus parfaite discrétion les confidences. « Mon rôle va être de les déculpabiliser. »

A l’école, l’enfant peut aussi trouver de l’aide auprès d’autres enfants eux-mêmes issus de couples divorcés. Cela leur donne des repères pour comprendre qu’ils ne sont pas isolés, que d’autres vivent la même chose qu’eux. Ils peuvent se projeter dans l’avenir

Quand l’enfant est en difficulté psychologique, un entretien avec les parents peut être sollicité à l’initiative de l’école. Mais ce n’est pas toujours le cas si le personnel enseignant n’est pas suffisamment attentif pour susciter les confessions ou n’a pas été averti au préalable. Alors, autant anticiper cette situation dans l’intérêt de l’enfant.

A savoir :

Il est nécessaire de garder le lien le plus étroit possible avec la vie scolaire de l’enfant de la part des deux parents. Une circulaire de l’Education Nationale prévoit ce cas de figure pour permettre aux parents divorcés de suivre de la même manière la vie de l’enfant à l’école.

L’établissement scolaire est tenu de faire parvenir à chacun des parents les documents concernant l’enfant (bulletins, informations, date de la représentation théâtrale de la fête d’école). Cette disposition est mise en place quand l’administration a été avertie de la situation familiale. Parfois, les établissements demandent des enveloppes timbrées, ce qui n’est en rien obligatoire. Soyez néanmoins compréhensifs si on vous le demande.



Décédée en août 2009, Laurence Verley était journaliste indépendante après avoir travaillé dans un grand quotidien régional et au sein du service communication d'une grande banque. Elle avait été administratrice du Club de la presse de Lille et siégeait dans le collège des communicants.



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