Avant de divorcer, faites le bilan de votre couple…
Vous n’avez plus rien à lui dire, la lassitude a gagné votre couple, l’autre vous a trahi…
Quelle qu’en soit la cause, le malaise est bien présent. Et vous envisagez la séparation. Avant de prendre une décision qui engagera l’avenir de toute votre famille, il est urgent de faire le point. Quelques conseils de Caroline Neveu, docteur en psychologie.
Comment savoir si le malaise du couple est passager ou au contraire profond ?
Il faut d’abord répondre à une première question : y a-t-il quelqu’un d’autre ?
Si oui, est-ce que cette histoire est vraiment sérieuse ?
Si c’est le cas, inutile de se lancer dans un bilan, la séparation est inéluctable.
En revanche, si cette relation est passionnelle, momentanée, si elle répond à un manque ponctuel, il faut se demander si l’on sera capable de passer outre la trahison de l’autre. C’est à dire, parviendra-t-on à lui refaire confiance ?
Dans le cas d’une usure progressive du couple, comment savoir si l’on aime encore l’autre ?
Se poser la question de l’amour est extrêmement compliqué.
Mieux vaut d’abord se demander pourquoi on a aimé l’autre, puis lister les avantages et les inconvénients d’une séparation.
Tout doit être pris en compte : les aspects matériels, pratiques, physiques, amoureux, et les enfants bien sûr, qu’il faut toujours tenter de préserver. Cette démarche, qui peut paraître simpliste, permet de bien évaluer les raisons de partir ou de rester.
Si les résultats sont mitigés, il n’est pas temps de se séparer. C’est au contraire le moment de faire un travail sur le couple.
En quoi consiste ce travail ?
Les conjoints doivent tenter d’identifier leur part de responsabilité.
Dans un premier temps, il leur faut trouver ce que chacun d’eux a et n’a pas fait, dans le quotidien, pour répondre aux attentes de l’autre. Après partage de ces informations, ils doivent répondre à la question suivante : « En quoi suis-je maintenant capable de satisfaire ses attentes ? »
Il faut évaluer ensemble les chances de réussite. Mesurer quels sont les atouts dont le couple dispose pour envisager la poursuite d’une vie en commun.
Si les conjoints décident de « prendre le risque », ou plutôt de tenter la chance de poursuivre leur histoire, ils doivent se donner du temps. La reconstruction est une démarche très progressive.
Chacun avance pas à pas, pour tenter d’atteindre ce que l’autre attend de lui. Il faut se lancer, pour donner tout ce que l’on est capable de donner, ce qui peut prendre des mois. Il faut surtout que la démarche soit conjointe, chacun des deux doit fournir des efforts. C’est du 50/50.
À ce stade, l’intervention d’un thérapeute est-elle bénéfique ?
Oui à 200 % !
L’assistance d’un psychologue est primordiale, car le couple, à ce moment de son histoire, est plongé dans une démarche croisée.
C’est un processus extrêmement complexe, qui exige d’échanger régulièrement.
Le psychologue va pouvoir aider les deux membres du couple à faire un travail sur eux-mêmes.
Quelle que soit l’issue, cela leur permettra de n’avoir aucun regret.
Chacun aura fait tout ce qui était en son pouvoir pour tenter de sauver son couple.
Est-ce qu’une séparation temporaire peut aider à mieux faire le point ?
Pas du tout, c’est même assez idiot !
En se séparant de l’autre, on ne progresse plus : on ne peut pas mesurer ce qu’est devenu l’autre, ce qu’il attend. Ce n’est absolument pas rentable. Il n’y a que quelques cas ou l’éloignement momentané peut être profitable : ce peut être la situation de trahison, ou certains événements douloureux auquel ni l’un ni l’autre ne parvient à faire face. L’état émotionnel est alors tel qu’aucun des deux n’est plus capable de gérer les choses normalement. Se séparer permet de faire baisser la pression, de ne pas envenimer les choses, ce qui rendrait tout retour impossible.
Mais cela dit, dans les problèmes de couple, il n’existe pas de règle précise. Chaque cas est différent.
Décédée en août 2009, Laurence Verley était journaliste indépendante après avoir travaillé dans un grand quotidien régional et au sein du service communication d'une grande banque. Elle avait été administratrice du Club de la presse de Lille et siégeait dans le collège des communicants.