Il y a une vie après la séparation
La pyramide de Maslow
Un nouvel équilibre
De nouveaux bonheurs
Se faire de nouveaux ami(e)s
Une nouvelle chance ?
Préambule :
Passé la torpeur ou la libération de la séparation ( déménagement, changements d’habitudes, nouveaux lieux de vie… ) et la période transitoire qui l’accompagne parfois ( lire : tout savoir sur la séparation ) nos séparés doivent bien continuer à vivre.
Certes certains s’enferment, sans le vouloir peut être, dans un interminable chagrin pénible pour les proches. Mais la plupart vont trouver un nouvel équilibre, vivre des moments qu’ils n’auraient jamais pensé connaître.
Comment se passe l’après ?
La pyramide de Maslow :
Maslow ( 1916 – 1972 ) a fondé entre 1954 et 1970 la théorie de sa pyramide sur des constats.
Nous pouvons en retenir, au risque d’un grand raccourci, les éléments suivants :
Tout être humain a des besoins et ceux ci sont hiérarchisés.
Une fois que l’un d’entre eux est satisfait, il peut chercher à combler le suivant, dans un ordre précis, et croissant :
Physiologique : Se nourrir, se vêtir, se reposer, être en bonne santé…
Sécurité : Assurer sa sécurité financière, rechercher la sécurité d’emploi, s’assurer pour l’avenir, épargner…
Social : Faire partie d’un groupe, d’une communauté, d’une famille. Aimer, être aimé…
Ego : Etre reconnu dans ce groupe en tant qu’individu, être considéré ou puissant. …
Dépassement de soi : Donner un sens à sa vie, contribuer à la réalisation d’une œuvre, d’une idée. Se dépasser…
Maslow a analysé que l’on ne peut progresser que si le besoin précédent est solidement assouvi. Et que la non satisfaction de l'un de ces besoins entraîne le retour au précédent.
Etudions un peu la situation des séparés vue par le prisme de cette pyramide :
Il devient facile de comprendre que la personne qui se retrouve seule après en avoir perdu l’habitude va complètement changer son comportement.
Nous ne revenons pas sur le refus de comprendre, la résistance, la décompensation et la résignation ( Lire l'article « tout savoir sur la séparation ») mais au début de l’intégration.
Notre individu va avant tout se trouver un toit, des meubles, de quoi se nourrir et dormir. Sans difficulté financière, ce qui n’est pas général, ces questions matérielles peuvent être résolues “ facilement ”.
Le besoin suivant est un peu plus compliqué à combler car par sécurité, nous devons entendre contrat et pensions, répartition des biens, changements des assurances liés à ces biens, et des couvertures santé et décès ( qui prennent encore plus d’importance s’il y a des enfants ).
Ajoutons que le sentiment de sécurité est particulièrement subjectif et que certains ne le sont que par des papiers signés quand d’autres se satisfont d’un accord oral.
Un nouvel équilibre :
Voilà ! Nous nous sentons bien logés, bien nourris et en sécurité.
Nous trouvons d’autres repères, des chemins différents, une toute nouvelle organisation.
Dans le cas des couples sans enfants, il s’agit d’une nouvelle vie, plus ou moins momentanée, de célibataire.
Si le couple a mis au monde une progéniture, un partage va probablement avoir lieu :
Les enfants un week-end sur deux, plus la moitié des vacances ou la garde alternée, de plus en plus demandée et pas forcement si traumatisante qu’on a pu le lire. Le parent qui n’a pas la garde va se trouver très disponible et l’autre un peu moins. De chaque côté, en tout cas, la vie va se rythmer de nouveau : travail, enfants, loisirs…
Temps d’activités intenses et de repos vont se succéder, et occuper aussi l’esprit.
De nouveaux bonheurs :
Nos séparés retrouvent en général sous quelques mois le goût de la vie :
Les promenades et câlins avec les enfants jouent un rôle tout particulier. Ils nous attachent au passé mais sont porteurs d’avenir. Nous souhaitons leur bonheur et ils savent nous le rendre si nous ne leur mettons pas de poids sur les épaules.
Il y a aussi ce plaisir oublié de faire, lorsqu’on est seul(e), ce que l’on veut, quand on le veut et comme on le veut : la liberté totale !
Vous sortez du bureau et allez vous promener au café de Paris sans rendre de compte. Vous profitez des soirées foot ou papotage sans vous soucier de la fatigue de l’autre. Vous pouvez regarder le film que vous voulez dans votre chambre ou zapper toute la soirée. Vous n’aurez pas de reproche si vous vous épilez les jambes au milieu du salon en écoutant à fond de la musique. Vous laissez traîner chaussettes ou assiettes et vous rangez quand ça vous chante. Vous remplissez le frigo de produits dont vous rêvez depuis longtemps. Vous n’avez pas à négocier telle séance de cinéma ou tel restaurant…
Vous pouviez le faire auparavant ?
La sérénité du silence, la tranquillité de la solitude n’ont pas d’égal. Mais si elles ne durent pas trop longtemps !
Car si vous n’êtes pas parti(e) pour un(e) autre, et à moins de devenir un pilier de bar, vous allez aussi connaître quelques longues soirées sans parler, voire à pianoter sur votre clavier. Vous allez quitter un dîner chez les-amis-qui-ne-vous-ont-pas-laissé-tomber pour vous glisser dans un lit bien froid et à réchauffer tout(e) seul(e).
Vous allez apprendre, à vos dépends, que planter le bon clou ou laver-sécher le linge n’est pas si simple. Vous allez répondre aux questions des enfants et suivre leurs travaux scolaires sans le soutien du 2d parent et vous allez assurer en solitaire toutes les missions incompressibles que se partage en général le couple.
Bref : Du bonheur, et de la solitude.
C’est là que Maslow intervient de nouveau !
Notre 3ème besoin, souvenons-nous, est social.
Certes, de nombreux couples se forment en entreprise et c’est souvent à cause d’une rencontre professionnelle que le couple marié se déforme.
Mais ce mélange vie privée / vie en entreprise n’est pas recherché par tous, ni parfois même souhaitable ou simplement réalisable.
Il resterait alors à choisir entre travail + enfants + solitude ou travail + solitude ?
Il est possible, bien sûr, d’embrasser définitivement l’une de ces deux options avec la volonté farouche de ne pas en sortir.
Mais la solitude finit souvent par peser.
Ce n’est pas un hasard si les clubs, sites et lieux de rencontres sont peuplés de tant de célibataires de + de 35 ans. Nous sommes plusieurs millions en France, surtout réunis dans les grandes agglomérations. Et nous sommes en manque de relation et de chaleur humaines.
De nouveaux amis :
Comment se faire de nouveaux ami(e)s ? ( au sens large du terme )
En tout cas : pas en restant devant sa télé !
Nous vous proposons quelques pistes :
L’école et les autres parents dont les enfants sont des copains du vôtre.
Le club de sport des enfants.
L’église.
L’épicerie du coin…
Bof ! Pas facile, après les banalités sur le temps, d’embrayer par “je suis divorcé(e) et après une dure période, j’ai trouvé ça très bien. Maintenant je me sens un peu seul(e) mais je me vois mal vous inviter en couple. Vous êtes marié(e) ? ”
- De très nombreuses associations existent et leur utilité n’est plus à prouver.
Elles sont un excellent moyen de rencontrer des gens ouverts, différents, engagés ou solidaires. Elles répondent cependant plus fréquemment au besoin de dépassement de soi et ne comblent pas la solitude de fond que nous pouvons vivre.
Notre objectif n’est pas seulement d’être dans un groupe. Il faut que celui-ci ait les mêmes affinités, les mêmes attentes, les mêmes objectifs.
De plus, le célibataire de plus de 35 ans peut se sentir un peu décalé s’il n’a pas les mêmes horaires, les mêmes impératifs que les couples qu’il va rencontrer.
- Il y a aussi les amis des amis dans notre situation. Ceux que l’on a, gentiment du reste, placé à côté de vous à table en espérant que vous vous entendrez bien.
- Enfin, il reste actuellement les clubs de sport pour adultes et leurs body buildés, les centres de vacances, les boîtes de nuit et les agences matrimoniales.
Attardons-nous un instant sur le groupe dont nous sommes redevenus les plus proches : Les étudiants.
Comme pour eux, célibataire ou monoparental n’est pas un statut mais un état.
Nous sommes libres et avons le pressentiment que tout peut arriver.
Nous avons une attente imprécise de l’avenir, et nous sommes parfois extrêmement ouverts à toute expérience, à l’opposé de la position casanière que nous avions éventuellement acceptée.
Nous pouvons aussi observer plusieurs différences :
L’âge et la maturité qui l’accompagne.
L’indépendance financière, en général.
Les étudiants vivent entre eux, se reconnaissent, ont des codes et des lieux de rencontres propres. Ils s’entraident, organisent des fêtes ou des débats, travaillent sur des projets en commun…
Bref, ils sont organisés en véritable communauté, ce qui n’est pas notre cas !
L'idée n’est pas de proposer que l’on vive entre nous, ni que l’on réclame un quelconque statut. Pas de ghetto pour les séparés, divorcés et monoparentaux !
Nous ne voulons pas non plus absolument que chacun retrouve sa moitié.
Mon opinion est qu’il suffirait d’un peu d’énergie pour que nous ayons dans chaque ville un lieu ou un groupe communautaire optimiste qui connaisse nos attentes et serve de point de repère. Une sorte de rendez-vous dans la cité comme l’est le campus pour les étudiants. Un endroit où l’on pourrait se réunir, retrouver une vie sociale. Discuter, sortir, bouger… Avant un nouveau départ ?
Peut être une chance ? :
Pourquoi le faire ?
Nos aïeux n’ont pas eu cette aide et s’en sont bien tirés.
Actuellement, 20 à 25 % des séparés ou divorcés se remarient. D’autres vivent en union libre sans avoir eu besoin qu’on les prenne par la main.
C’est vrai ! Mais les statistiques rappellent que le phénomène du divorce du couple reste assez récent et est en constante augmentation.
La possibilité de rencontrer d’autres personnes dans la même condition engendrera des coups de foudre chez certains. ( Et l’occasion de fêter ces unions ! )
Vous connaîtrez alors de nouveau le bonheur de l’Amour à deux, des petits plats chauds ou de ne pas devoir appeler le plombier à la première panne. Peut être que de nouveaux enfants viendront agrandir votre famille, qui fera l’admiration de tous.
Pour les autres, le temps passé ensemble à jouer aux cartes ou à danser est du bonheur gagné sur la solitude. Ce qui rend cette dernière plus facile à vivre et peut devenir alors éventuellement un vrai choix.
Les industriels et leurs conseils marketing ont conscience de nos besoins spécifiques ( portionnable, petit conditionnement… ). Des services renaissent ( repassage, lavage de voiture… ) et nous facilitent le quotidien. Les voyagistes proposent de plus en plus de formules pour monoparentaux. La réduction du temps de travail laisse d’avantage de place aux loisirs.
Faire partie d’un groupe d’ami(e)s équilibre et répond à notre besoin social
Si nous trouvons l’âme sœur et choisissons la séparation de domicile, nous pouvons avoir le bon coté du couple quand nous avons un(e) partenaire sans retomber dans le train-train quotidien, et nous avons les plaisirs des célibataires sans l’isolement.
Des groupes communautaires existent déjà dans plusieurs villes de France ( Onglet Celi-club ).
Si ce n’est pas le cas près de chez vous, créez en un !
Pour résumer positivement :
- La séparation est une expérience difficile et impose de réorganiser sa vie.
- Les besoins physiologiques et sécuritaires se satisfont facilement avec temps et moyens.
- Recréer un tissu social s'avère plus difficile car nous sommes encore un peu perdus dans une société où le couple et la famille 2+2 sont modèles.
- Il est possible de rejoindre ou de créer des groupes communautaires facilement et partout pour s’ouvrir de nouveau aux autres en dehors du travail.
A la lueur de la lampe jaunie d'un pub irlandais, vous découvrirez peut être celui ou celle qui fera votre bonheur.
En rencontrant de nouveaux amis, vous allez vous ouvrir l'horizon, découvrir de nouveaux métiers, de nouvelles passions.
Vous allez effectuer des sorties, pratiquer des activités ou des sports que vous n'auriez jamais imaginé connaître. Vous allez peut être voyager avec ces personnes, sceller des amitiés formidables et indestructibles.
Bref, vous commencez une nouvelle vie !
Voilà ce que vous risquez si vous ne restez pas devant votre télé !
Ce texte est une œuvre collective de :
Caroline, Stéphane, Maï et Laurent.
Tous séparés ou divorcés, ils ont vécu les différentes phases de la séparation et continuent à vivre avec la garde ou non de leurs enfants.
Et ils vont bien !