Séparation / divorce

Les nouveaux pères face au divorce

 

Plus disponibles, plus proches de leurs enfants, moins autoritaires et souvent soucieux du partage des taches ménagères, les papas poules peuvent mal vivre le divorce. Mais ils sont sans doute mieux préparés à affronter les difficultés de la rupture du noyau familial.

Ils font partie de la catégorie des pères qui ne se désintéressent pas de la vie quotidienne de leurs enfants. Changer les couches-culottes, promener bébé en poussette, donner le biberon ou le bain, faire les premiers devoirs scolaires, raconter une histoire au coucher. Pour eux : c’est naturel ! « J’ai toujours eu ce sorte d’instinct maternel très fort. Peut-être parce que mes parents se sont toujours beaucoup occupés de moi, tout en me laissant beaucoup de liberté », raconte Gauthier, jeune divorcé, père de deux enfants de 8 et 11 ans. « Dès leur naissance, j’avais déjà ce côté un peu mère », sourit-il en rappelant qu’à l’époque, il venait juste de créer sa société. Son emploi du temps chargé faisait plutôt de lui plus un papa loisirs.
Mais le divorce a changé sa vie professionnelle. Gauthier n’y était pas préparé. C’est sa femme qui a souhaité la séparation. « Une situation que j’ai assez mal vécue », reconnaît-il. D’autant que son ex-compagne avait envisagé de déménager dans une autre région avec les enfants. Elle y a finalement renoncé dans l’impossibilité juridique d’imposer à Gauthier un droit de visite réduit aux vacances scolaires. Les tâches habituellement attribuées à la mère de famille ne rebutent pas les nouveaux pères. Pourquoi ? La réponse est délicate à trancher. Contrairement à ce que l’on peut penser ce genre de relation père-enfant résulte plus de la personnalité individuelle que du modèle social du nouveau père en vogue depuis les années 1970. On ne trouve pas non plus de réponse toute faite dans l’examen de l’éducation reçue dans l’enfance.
Parfois le nouveau père a été le fils d’un père absent et affectivement indifférent. Le nouveau père a-t-il besoin de manière inconsciente de compenser sur ses propres enfants ? Aujourd’hui, le nouveau père prend sa part du rôle de la mère et a parfois tendance à la remplacer dans certains cas. Mais faut-il le rappeler ? Les femmes ont changé. Elles travaillent par obligation ou par choix. Elles souhaitent avoir une vie professionnelle épanouissante. Elles veulent des loisirs et des relations sociales. Et des enfants bien sûr. Alors, souvent, elles exigent de leur mari qu’il devienne ce père modèle, ce nouveau père moulé par nos nouveaux modes de vie. Mais ce nouveau père n’est-il pas une image fabriquée par les médias ?

Les pères sont moins présents que les mères auprès des enfants

« L’idéal du partage égalitaire des tâches ne se concrétisent pas dans les faits », ont constaté les auteurs d’une étude sur participation des pères aux soins et à l’éducation des enfants. Cette étude parue en mars 2009 dans la revue Politiques sociales et familiales de la Caisse d’allocations familiales (CAF) détaille que le niveau de participation des pères varie selon l’âge, le sexe des enfants – le papa joue plus volontiers au foot – ou le milieu socio-culturel de la famille. Selon Carole Brugeilles et Pascal Sebille de l’université Paris-Ouest-Nanterre, les deux auteurs de cette enquête, l’implication des pères dans les tâches familiales à accomplir est toujours inférieure à celle de la maman.
En effet, les femmes sont plus présentes dans la prise en charge du quotidien comme l’école par exemple. Ce qui limite leur investissement professionnel et peut jouer sur leur emploi.
L’étude note toutefois « un effet de génération ». Les pères, âgés de moins de 35 ans, interrogés au cours de cette enquête, ont tendance à s’impliquer davantage dans l’éducation des enfants. C’est d’autant plus vrai dans les couples où les deux parents exercent une activité professionnelle. Car dans ce cas, le père partage plus volontiers les contraintes du quotidien. (lire l’enquête de Politiques sociales et familiales sur www.caf.fr).

Décédée en août 2009, Laurence Verley était journaliste indépendante après avoir travaillé dans un grand quotidien régional et au sein du service communication d'une grande banque. Elle avait été administratrice du Club de la presse de Lille et siégeait dans le collège des communicants.



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