Les nouveaux célibataires + 35 ans
Qui sont les nouveaux célibataires de + 35 ans ?
L’INSEE indique qu’il y a en 2012 en France 18 millions de célibataires au sens large, c’est à dite avec les concubins, les pacsés… qui ne sont pas mariés et les jeunes célibataires qui vivent chez leurs parents. Elle a chiffré aussi que 9,7 millions de personnes vivent seules dans leurs logements (34% des foyers pour 25% en 2004), ce qui ne tient pas compte des foyers monoparentaux (2,6 millions).
Après analyse et recoupements, ce serait environ 44 % des 28 millions de foyers qui seraient occupés par une personne seule ou avec ses enfants, soit 12,3 millions de personnes, pour 30% en 2004. il y aurait environ 7 millions d’adultes « célibataires » entre 35 et 60 ans.
Globalement, il y a plus de femmes seules que d’hommes car :
- il y a plus de naissances masculines mais il y a vieillissement de la population (les jeunes garçon ne sont pas assez nombreux pour compenser le nombre croissant de femmes âgées).
- la mortalité est plus précoce chez l’homme, d’où une espérance de vie plus longue pour les femmes (84 ans pour 77).
Mais il y a une grande disparité : plus d'hommes seuls entre 25 et 55 ans et beaucoup plus de femmes après 55 ans ! Il y a donc beaucoup de femmes âgées seules
Les hommes vivant seuls sont nombreux en zone rurale alors que les zones urbaines accueillent plutôt les femmes seules.
Les jeunes célibataires qui n'ont pas encore fondé une famille vivent une triple pression : celle des hormones qui poussent à la conception d’une famille, celle de la société et de la famille qui vénèrent le couple puis les naissances et enfin la crainte fréquente de la solitude.
Pourtant, l’accroissement du nombre des séparations va de pair avec l’augmentation inexorablement et régulièrement du nombre des nouveaux célibataires (après une expérience de vie commune).
A 25 ans, 80 % des filles étaient mariés en 1945. Elles sont maintenant une petite minorité et le mariage ne marque plus le passage à l’âge adulte.
Les jeunes adultes se réalisent personnellement et professionnellement avant de concevoir un foyer familial et cette quête n’est plus essentielle. Le fait que les femmes travaillent leur donne aussi une autonomie qui leur évite de chercher à me marier tôt. Les mœurs, enfin, ont changé et il est possible d’avoir une vie épanouie avant le mariage, ce qui était inconcevable il y a encore 50 ans.
D’ores et déjà, Paris compte plus de célibataires que de personnes en couple et le phénomène se répand dans les grandes métropoles.
Il y a une grande différence entre les célibataires qui repoussent l’âge de la vie en couple mais espèrent en général rencontrer celui ou celle avec qui ils fonderont un foyer heureux, et les nouveaux divorcés qui viennent de diviser leurs capital en deux pour partir, chacun de leurs cotés, vivre une nouvelle expérience.
Il faut tenir compte du fait que les couples ne se séparent plus parce que l’un des deux a un amant ou une maîtresse. Dans 80 % des cas, ceux qui se séparent n’ont pas d’aventure extra conjugale et font surtout le choix de ne plus vivre ensemble.
Il apparaît de plus une tendance à mener plusieurs vies de famille au sein de plusieurs couples qui, dans le meilleurs des cas, sauront cohabiter tout au long de la vie adulte, comme il est fréquent de mener plusieurs carrières professionnelles.
Il y a succession de vies célibataires et maritales ou en concubinage avec des familles recomposées qui forment des ensembles de noyaux autour desquels gravitent pièces rapportées et enfants de parents divers.
Nous voyons donc depuis 50 ans une évolution majeure dans la composition de la société et des foyers.
Même si le modèle reste le couple, voire la famille « 2 + 2 », les célibataires s’assument de plus en plus et ne sont plus prêts à tout pour se caser. Après une période de vie commune, ils savent même plutôt ce qu’ils veulent et ne veulent plus, ce qui peut rendre leurs critères de choix plus difficile !
Attention, ce nouveau comportement n’est pas la conséquence d’un individualisme exacerbé mais d’une volonté de vivre à deux sur un modèle différent.
La succession de séquences de vie conjugale est accompagnée d’histoires d’amour très fortes, intenses et vécues à 200 % !
C’est le couple qui est le centre de la relation et non la famille. Il convient donc de rester vigilant aux attentes des enfants, quand il y en a, pour qu’ils ne soient pas les simples spectateurs oubliés d’un ballet au sein duquel ils n’auraient aucune place.
Pourtant, le nouveau célibataire va parfois jusqu’à se poser la question de l’intérêt de la vie de famille.
La solitude choisie et le fait de ne pas être contraint donne une liberté quasi-totale à ceux qui ont du pouvoir d’achat et en profitent pour voyager ou vivre des aventures amoureuses sans engagement, ce qui arrange parfois les deux partenaires.
Des clubs, des prestataires de service, des voyagistes, des sites internet mais aussi des restaurants, des supermarchés et des industriels ont bien compris les attentes de ces consommateurs et tentent d’y répondre au mieux.
La rédaction web des Echos a abordé le 9 septembre 2005 une étude TNS Secodip sur les comportements d'achat de ces célibataires de + 35 ans. "Résultat : beauté, forme, soin du corps et... entretien du linge constituent leurs segments préférés.
Ainsi, les femmes surconsomment les produits de maquillage (+ 20 %), de coloration (+ 15 %) et de soins pour les cheveux (+ 12 %), mais aussi de produits pour le corps. « On note un souci de paraître et de plaire. Ces femmes sont préoccupées par leur apparence et l'aspect extérieur des choses », dit Isabelle Kaiffer, de TNS Secodip.
Côté alimentation, leur spécificité se fixe sur les compléments alimentaires, consommés deux fois plus que dans les foyers traditionnels, traduisant là encore un souci porté à l'apparence. Elles achètent également plus de jus de fruit frais, de substituts de repas, de barres céréalières et consomment moins de corps gras. Enfin, elles préfèrent le thé au café. Le temps passé en cuisine étant réduit, « en raison notamment de la difficulté à partager les tâches et du nombre plus important de femmes qui travaillent à temps plein (83 % contre 64 % pour les autres familles) », elles achètent plus de produits alimentaires nécessitant peu ou pas de cuisine, ou que les enfants peuvent consommer lorsqu'ils sont seuls. Au palmarès, pizzas et plats cuisinés frais (+ 16 %), salades préparées en conserve (+ 23 %), plats déshydratés (+ 32 %), steaks hachés surgelés (+ 25 %) mais aussi pain de mie pour sandwichs.
Le segment où elles se distinguent est celui des aliments pour animaux. 41 % de ces familles possèdent un animal de compagnie, contre 33 % pour les autres foyers."
Par ailleurs, cette population fréquente trois fois plus les restaurants et cinémas que la moyenne française.
Il est donc très net que ces célibataires ont besoin de gagner du temps, de plaire ou de se tenir en forme et de trouver hors domicile des loisirs pour occuper ou utiliser le temps disponible.
Les publicitaires, depuis une dizaine d'années, osent montrer des célibataires ou des monoparentaux !
LB
Sources :
INSEE
Encyclopédies
TNS Secodip